La photographeuse à Barcelone et l’énigme du chauffe eau …

Photographies Florence Rochedreux La Photographeuse Marseille Barcelone
Février, mois de mon anniversaire et de la Saint Valentin, pour cadeau une semaine en amoureux à Barcelone.HiHa!! (expression de joie) Oui je sais, j’ai de la chance !
Sacs bouclés, billets en poche, en route pour la capitale de la Catalogne! (je tairai ici mon opinion autour du débat de l’indépendance ligne éditoriale oblige «pas de politique, pas de polémique!») Aéroport de Marseille prêts à embarquer le téléphone sonne. C’est le propriétaire de la loc qui nous annonce que le chauffe eau est tombé en panne mais qu’un plombier va passer. Nous échangeons des regards inquiets… (Je sors justement d’une semaine de déconvenue avec ma propre douche, et comme vous le savez, chat échaudé craint l’eau froide).
Qu’à cela ne tienne, Barcelona nous voilà!!

Transfert en bus de l’aéroport vers la plaça Catalunya, enfin les portes s’ouvrent et tout de suite nous voilà immergés au cœur d’ une effervescence incroyable, le monde pullule, des stands partout, de la musique électro fait écho, la circulation est dense. Tels deux saumons qui remontent le lit de leur rivière, nous rejoignons le quartier de l’Arc de « Triomf » où notre coquette studette nous attend. Fidèle aux images visionnées sur le site de location, nous déposons les quelques kilos supportés par nos sacs et nous même. Et le plombier me direz vous? Pour le moment, pas de nouvelle mais l’appel de la découverte est bien plus fort que celui de la logistique, qui finalement concerne d’avantage notre hôte jusque là plutôt sympathique. Le quartier est calme, on y trouve plein de petits cafés typiques avec terrasses où le Catalan résonne, il fait doux, les gens y circulent à vélo, le parc de la Cuitadella, il y a une réelle quiétude de ce coté de la ville. Au détour d’une rue, nous tombons sur une galerie d’art dans laquelle nous entrons. Un petit train chargé de barbies dégantées se met à circuler au dessus nos têtes, des photos, des peintures y sont exposées, au fond installé et entouré d’une cinquantaine d’appareil photos anciens, un jeune homme. Bienvenue à la galerie Maxo! Photographe plasticien tout aussi créatif que sympathique, il nous accueille chaleureusement. Nous échangeons autour du métier de photographe sans complexer de notre langage « l’Escatafranglais », (une forme d’Esperanto revisité). Il accepte de me vendre un livre qui n’est pas à vendre sur lequel j’ai louché (The Polaroid Book Ed Taschen) et nous invite à un vernissage le soir même. Welcome in Barcelone!! Aaah! quelle enchantement cette ville, sans compter qu’il y a le ciel, le soleil et la mer (non ça c’est Francois Delguet). Qui dit mer, dit bateau, qui dit bateau, dit port … et à étudier le plan de la ville il semblerait que nos pieds puissent supporter le trajet. Les yeux écarquillés, nous arrivons face au World Trade Center, bâtiment moderne implanté au milieu des ports. Je suis comme une enfant lorsque j’aperçois les 2 cabines du téléphérique qui se croisent sous mon nez (j’ai toujours rêvé d’avoir un téléphérique quand j’étais petite). Comme j’aime ces contrastes architecturaux qui cohabitent ensembles. L’œil dans la visée de mon fidèle appareil photo Clic Clac! C’est dans la boite! A défaut d’avoir eu ce jouet j’aurai une image! La nuit commence à tomber, nous remontons par la Rembla, vivier à touristes mais incontournable. Nous tirons quelques bords afin d’étancher notre soif d’aventure et notre soif tout court! Pendant ce temps là… le plombier, lui, nous a oublié!! Tant pis pour le vernissage, nous irons sans être douchés!

Au deuxième jour, nous partons (la mite à l’œil et plein d’espoir de pouvoir nous laver à notre retour), visiter la danseuse de Maître Gaudi. Je veux parler de la Sagrada Familia, une splendeur! Je suis subjuguée, ébloui par la beauté de cette grande dame, la réflexion apportée pour chaque détails de son apparence, l’intelligence et la folie de son créateur, une prouesse architecturale. Quand je pense que sa construction à démarré en 1882, chef d’œuvre inachevé, quoi que bien avancé à mon sens!! Bref! Je suis sous le charme, dans l’émotion photographie, la belle dame sous toutes ses coutures. Nous poursuivons notre exploration à travers la cité, qui recense à priori 14 œuvres d’Antoni Gaudi, de quoi faire chauffer la gomme de nos baskets et nos cuissots! 5H plus tard, de retour dans notre petit nid, le cœur battant, nous nous rendons à l’évidence qu’un mouvement migratoire s’impose. En effet, il semblerait que notre professionnel de la tuyauterie ait lui aussi, une créativité débordante mais plutôt version Kundelich et envisage un délais de livraison proche « 22 eme siècle » (manquerait plus qu’il se fasse écraser et la boucle est bouclée!) On se vole dans les plumes, échangeons quelques mots d’oiseaux. Nous voilà contraints de repartir pour une nouvelle quête: «trouver une habitation à loyer modéré». Nous arpentons les rues de la ville, les éclairages nous révèlent les concepts et les produits d’une somme de boutiques plus originales les unes que les autres, tout en nous préservant d’un éventuel achat compulsif (petite compensation à faire du lèche vitrine en nocturne). Nous enchaînons les refus, car complets, d’une bonne dizaine d’hôtels. L’espoir de faire peau neuve s’amenuise… Nous poussons la porte d’un établissement «vendeur de sommeil» et là, oh miracle! Une dernière chambre est disponible… Aux vues de la déco du hall d’accueil, nous demandons à voir de plus prêt l’offre inespérée. Je dois avouer qu’il y a une certaine cohérence dans le style, genre «Bienvenue en Roumanie sous Ceausescu». Matelas 5 cm d’épaisseur sur sommier à ressorts métalliques apparents, rideaux et dessus de lits coordonnées jaunis par l’excès de consommation de tabac, sol et plafond de la salle de bain carrelés et de couleur tout aussi douteuse que celle des tissus. Courage fuyons! Le moral dans les chaussettes, l’estomac aux aboies, allons nous sustenter! Nous essuyons quelques refus auprès des restaurateurs cette fois mais rapidement nous sommes consolés, lorsque nous poussons la porte cochère d’une auberge située dans la quartier gothique. Une ambiance chaleureuse et authentique émane de cet endroit. Porteries anciennes, dames Jeanne et casiers à bouteilles remplis généreusement de vin, jambons et nattes de pimentos suspendus, tables de bistrot joliment dressées, une carte à tomber, défilé d’assiettes qui font saliver, rythme effréné de serveurs souriants qui poussent la chansonnette en Catalan. C’est sans tergiverser que nous prenons place, commandons à boire et à manger. Que de réconfort dans nos assiettes! Quelques coups de fourchettes plus tard, autour d’un délicieux breuvage digestif offert par la maison, nous engageons la conversation avec un serveur (toujours dans un langage mixant quelques samples de vocabulaire, de grammaire et de conjugaison d’ici et d’ailleurs). Celui ci nous apprend que cette semaine c’est le Mobil Worl Congress et ouais!! Hôtels et restos complets, stands et musique techno place de la Catalogne… Ceci explique cela! L’empathie générée par nos regards de Cocker abattus, l’incite à se renseigner. En retour, il nous communique l’adresse d’une agence de location de particuliers à particuliers proche de notre pied à terre actuel. Muchas gracias!

Au lendemain, toilette de chat effectuée à l’eau minérale (c’est chic!), nous nous rendons à l’agence. Je traîne en route, occupée à photographier la profusion de graphs et de collages qui habillent gracieusement les murs. Je suis impressionnée par leur quantité et leur qualité. Street art quand tu nous tiens! La jeune équipe prend part de notre besoin urgent d’être relogé et nous invite à repasser. Nous en profitons pour nous rendre à la Boqueria, le marché couvert de Barcelone! Des fruits, des légumes, de la charcuterie, du fromages, des montagnes de tapas en veux tu en voilà, des livreurs, des vendeurs, des acheteurs, ça parle, ça rie, ça chante, du bruit, des gens, des couleurs partout! Je ne sais plus où donner de la tête tant il y a de la vie et de sujets à photographier. Derrière l’objectif de mon appareil photo, j’ai le sentiment d’être un limaçon observant une fourmilière hyper active! Quelle aubaine! Assortiment de tapas exquis et Cervesa, trinquons à la vie et ses surprises! L’agence nous a déniché un appartement, à nous shampoing et savon!
Transfert vers notre nouveau logis le cœur en fête. Tout à l’air absolument parfait! Cuisine bien équipée, salon confortable, salle de bain impeccable avec de l’eau et chaude! Nous poussons la porte de la chambre, échangeons des regards passifs… c’est le décor de «Bart et Ernest dans 1 rue sésame»!?! 2 petits lits individuels séparés par une énorme commode à priori  intransportable… Mais comme l’a écrit Simone de Beauvoir «la fatalité triomphe dès que l’on croit en elle»!

Par curiosité, pour découvrir ou vous amuser, vous devez cliquer par ici!

Coup de cœur : Galerie Maxo http://galeriamaxo.com

Paroles et notes de musique:
François Delget, personnage attachant, interview  Thierry Ardisson  https://www.youtube.com/watch?v=FGo0ivtbJKk et pour pousser la chansonnette avec Francois Delguet https://www.youtube.com/watch?v=-w-I4zGaxsw  pour le clin d’œil la « bathroom singer »et parce que j’adore Arno https://www.youtube.com/watch?v=caU9llXrarY

Joli papier relié: The polaroid book https://www.taschen.com/pages/fr/catalogue/photography/all/05701/facts.the_polaroid_book.htm

Madeleine de Proust: Bart et Ernest, 1 rue sésame  https://www.youtube.com/watch?v=IXeUoMlyRfA